Retour à Annecy 20 ans plus tard pour y donner un concert dans le cadre du festival d’orgue organisé par l’association les Amis de l’orgue de la Cathédrale.
La ville est toujours aussi magnifique et je retrouve cette belle cathédrale avec son très bel orgue.
Place aux répétitions avant mon concert. Je retrouve l’orgue tout en admirant son buffet.
Voici des informations techniques et historiques de cet instrument
Présentation de l’orgue
- Buffet en noyer, deux corps (positif et grand orgue) de style Louis XIV
- Poids global de l’instrument : 10 tonnes
- Hauteur : 7 mètres
- Nombre de tuyaux : 2000 (de 2,5 cm à 5,50 m), 181 tuyaux en bois
- Esthétique : orgue de transition caractérisé par des pleins jeux graves, des jeux à anches libres côtoyant des jeux d’anches traditionnels, et de nombreux jeux étroits (Gambes, Dulciane).
- Claviers de 54 notes. On y entend avec bonheur la musique classique française, et les œuvres de Mendelssohn, Brahms, Boëly…
Composition de l’orgue
- Montre 8′
- Gambe 8′
- Prestant 4′
- Dulciane 4′
- Nazard 2′ 2/3
- Quarte 2′
- Tierce 1′ 3/5
- Fourniture
- Cromorne 8′
- Tremblant
- Bourdon 16′
- Montre 8′
- Bourdon 8′
- Flûte 8′
- Gambe 8′
- Prestant 4′
- Galoubet 2′
- Cornet V (ut 3)
- Plein-Jeu
- Trompette 8′
- Clairon 4′
- Bourdon 8′
- Flûte 4′
- Basson-Haubois 8′
- Trompette 8′
- Voix Humaine 8′
- Tremblant
- Montre 16′
- Bourdon 16′
- Flûte 4′
- Flûte 8′
- Bombarde 16′
- Trompette 8′
- Accouplement POS./G.O.
- Accouplement REC./G.O.
- Tirasse G.O
- Tirasse POS.
- Tirasse REC.
Histoire
La concurrence soutenue qui motivait, aux XVIIème et XVIIIème siècles, la maîtrise de la collégiale Notre-Dame de Liesse et celle de la Cathédrale, ne pouvait pas ignorer l’orgue, qui se devait d’être au moins aussi performant que celui du voisin.
1793 La révolution française est passée par là, la musique d’église y a laissé des plumes.
1815 Restauration de la monarchie sarde.
1822 L’évêque retrouve son siège à Annecy.
En 1838, on décide de la construction d’un grand orgue par les frères Carlen, du Valais. Beau projet, ambitieux, qui ne verra malheureusement pas le jour. C’est finalement Nicolas-Antoine Lété, personnage génial et haut en couleur, qui se voit confier le chantier. Vosgien, fils de fabricants d’instruments de musique à Mirecourt, d’automates, de serinettes, il côtoie à Paris l’inventif Sébatien Erard, constructeur de pianos. Il va vendre en Amérique tout ce qui peut se vendre, revient s’installer à Mirecourt comme facteur d’orgue. Le somptueux buffet, en deux corps, de style Louis XIV, a été réalisé par les frères Gilardi d’Annecy. On n’a pas attendu le XXème siècle pour l’art des pastiches réussis. Resituons l’affaire et les pesonnages : c’est le temps de la monarchie absolue de Charles Albert, roi de Piémont Sardaigne. Annecy prend un nouveau visage, les grandes voies sont tracées, l’architecte Thomas Ruphy laisse sa pâte, dommage pour le clocher de la cathédrale… Inauguré en décembre 1842, l’orgue se voit déjà agrandi par le même Lété en 1845.
1850 De Lyon viennent les facteurs d’orgue, Beaucourt et Vögli. Ça n’a pas traîné. Ces deux-là revoient tout, agrandissent le troisième clavier, ajoutent des jeux en réemployant le très beau matériel sonore de Lété. En 1861, ils reviennent encore modifier l’alimentation en vent, et réharmoniser l’instrument.
1887, 1912, 1982 : restaurations, reconstructions, modifications, dont celle, assez marquante, de Merklin en 1887 : cette année-là disparaît le petit orgue en surplomb, appelé le Positif. La tribune est agrandie et perd le galbe que nous lui connaissons aujourd’hui.
1972 classement du buffet
1980 classement de l’instrument, suite auquel une campagne de restauration est lancée. Ici doit être saluée l’opiniâtreté déterminante de M. Georges Granchamp, adjoint au maire. Maitrise d’ouvrage : Direction Régionale des Affaires culturelles, participation de la Haute Savoie, de la Conservation régionale des instruments de musique, associée à la direction de la Musique. L’ architecte des bâtiments de France est Roger Michaud, Jean-Gabriel Mortamet l’architecte en chef des Monuments Historiques. Les hommes clés d’une restauration aussi réussie seront bien sûr ceux qui la réalisent, les compagnons de Michel Giroud, facteur d’orgue à Bernin (Isère).
7 décembre 1984 adoption de la nouvelle composition de l’instrument par la commission supérieure des Monuments Historiques.
1986-1987 démontage et transport de l’orgue dans les ateliers de Michel Giroud (Isère), l’un des plus célèbres facteurs d’orgues d’alors. Le buffet, très malade, devait absolument être restauré pour accueillir la partie instrumentale.
1992 remontage de l’orgue sur une tribune entièrement restaurée et regalbée. On appréciera le savoir-faire de l’ébéniste Nillon (Ain), qui a reconstruit pour cette restauration, le positif petit orgue en surplomb, en accord total avec le grand orgue.
10 mai 1994 fin de l’harmonisation
Novembre 1994 inauguration par le maître Louis Robilliard.
21 Juin 1995 naissance de l’association des amis de l’orgue de la cathédrale
Source: site internet de l’association les amis de l’orgue de la Cathédrale d’Annecy
Voici mon programme.
Je dois avouer que la musique de Félix Mendelssohn sonne particulièrement bien sur cet orgue.
Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Sonate N°6 en ré mineur opus 65 sur le choral «Vater unser im Himmelreich» (Thème et variations, fugue et Andante)
Johannes Brahms (1833-1897)
Prélude et fugue en sol mineur
Robert Schumann (1810-1856)
Étude Op.56 n°1
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Toccata, Adagio et Fugue BWV564
César Franck ( 1822-1890)
prélude, Fugue et variation op.18
Camille Saint-Saëns ( 1835-1921)
Fantaisie en mib Majeur
Place au concert avec retransmission sur grand écran
Un grand merci aux organistes et à l’association des amis de l’orgue de la Cathédrale d’Annecy pour leur accueil
Plus d’informations sur l’association de la cathédrale, c’est par ici
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